Depuis le centre ville, en levant les yeux vers la vallée du Doubs qui mène vers la Suisse, on ne voit qu’elle : la grotte de la roche, là d’où autrefois, les seigneurs locaux veillaient sur la cité. Aujourd’hui, l’itinéraire favori des randonneurs.
Débutée à Villeneuve au lieu-dit le gros chêne, La promenade se poursuit à travers forêts et champs jusqu’à la tuffière, exploitée jusqu’au début du XXème siècle. Le tuf, roche sédimentaire obtenue par ruissellement des eaux était apprécié pour sa légèreté. Excellents isolants phoniques et thermiques, les blocs de tuf étaient utilisés pour la construction des cloisons, des voûtes, des cheminées…Un peu plus loin sur le parcours, une bâtisse se dresse une ferme qui appartenait aux Ursulines, ces religieuses qui s’étaient donné pour mission d’apporter l’enseignement aux jeunes filles, dans le couvent au centre du bourg.
On devine le bruit de l’eau qui sort de la roche et jaillit en cascade au pied d’un pan de mur, dernier vestige de l’ancien moulin, une eau qui va poursuivre sa route en direction du Doubs. Bientôt, on aperçoit l’imposant rocher avec son ouverture immense. Au moyen âge, le château des Comtes de la Roche s’est appuyé sur cette entrée et une niche dans le rocher servait de poste de guet aux soldats qui surveillaient les alentours. De cette époque, il ne reste ici que quelques pierres, le château ayant été détruit après la conquête française, à la fin du XVIIème, sur ordre du roi de France Louis XIV.
Plus de château, plus de moulin non plus comme par le passé aux abords de la ferme, mais une faune et une flore particulière que les promeneurs se plaisent à venir observer. Parmi les plus observées, il y a bien sûr les chauves souris. Et les cavités où se cachent parfois le gibier n’ont pas encore fini d’être explorées par les amateurs de spéléologie.
Aujourd’hui, cette roche est avant tout un lieu riche de souvenirs, d’anecdotes historiques et aussi d’une légende bien connue, celle du serpent blanc. Un mystérieux reptile qui aurait été vu dans la rivière souterraine de la grotte et que l’on rendait responsable de la maladie du prince. Le garde du château qui crut bon affirmer avoir tué la bestiole alors qu’il n’avait capturé qu’une vulgaire couleuvre décolorée en fut puni. Il mourut en effet étouffé par un mystérieux serpent venimeux venu des entrailles de la grotte.