En toute lucidité, on ne peut pas dire que la biodiversité se porte bien au regard de toutes les informations qui nous arrivent de droite et de gauche. Ces sources ne sont pas le fait d’hurluberlus extrémistes et alarmistes, mais de scientifiques ou d’instances sérieuses comme par exemple l’ONU, les Muséums d’Histoire Naturelle de nombreux pays, des ONG de défense de la nature, etc., etc.

 

Pour ne prendre qu’un seul exemple, on peut citer la disparition des oiseaux de nos campagnes. Un tiers d’entre eux a déjà disparu depuis 15 ans. Pour notre secteur, la quasi-disparition du râle des genêts, de la pie-grièche grise et du coucou gris, la diminution d’un tiers des alouettes, la raréfaction des hirondelles et des martinets noirs sont bien une réalité… Les oiseaux témoignent de l’état global de l’environnement car ils sont sensibles aux pollutions diverses, à la dégradation des milieux, à l’appauvrissement des sols, à l’effondrement des insectes (moins 73% en seulement 30 ans) … En faisant référence au dernier atlas des oiseaux nicheurs de Franche-Comté, paru en fin 2018, c’est plus de 40% des oiseaux nicheurs qui sont menacés de disparition dans notre région.

Si l’on additionne tous les problèmes que rencontrent les oiseaux (destruction directe, empoisonnement, baies vitrées, chats domestiques, pollution lumineuse, dérangement, etc.) à ceux cités plus haut, c’est 421 millions d'oiseaux qui ont disparu, en seulement 30 ans, en Europe, à cause de nous les hommes…

Pas facile d’être un oiseau dans nos civilisations !!! Sans compter, les raisons naturelles de mortalité : maladies, prédateurs, intempéries, etc. Alors, hé oui… on voit moins d’oiseaux !!!

 

Il est encore temps d’agir :

La disparition des oiseaux et de la petite faune n’est pas une fatalité. Il est encore temps d’agir.

C’est pourquoi l’association des Gazouillis du Plateau, soutenue par la Communauté de Communes du Pays de Maîche, a décidé d’initier l’action baptisée : Sauvons notre biodiversité - 1000 actions pour la nature. Cette action qui a débuté le samedi 12 octobre 2019 dans le parc du château du Désert à Maîche a déjà eu un bel écho puisque c’est plus de 200 personnes qui sont venues cet après-midi-là.

L’association des Gazouillis souhaite s’adresser aux habitants de la Communauté de Communes du Pays de Maîche, pour essayer, tous ensemble, de retrouver de la biodiversité, des paysages favorables aux oiseaux et à toute la petite faune. Il est essentiel de recréer sur notre territoire des lieux et des éléments paysagers pour les accueillir. Pour rester et revenir, ils doivent également trouver de quoi se nourrir, notamment des insectes, en qualité, diversité et quantité suffisantes.

Cette action cherche aussi à valoriser le rôle des oiseaux et de la petite faune comme auxiliaires de notre environnement, des prés et des pâtures : de nombreux oiseaux ainsi que les chauves-souris se nourrissent d’insectes ravageurs ; les rapaces jouent un rôle majeur en se nourrissant de campagnols et autres micromammifères tout comme les hermines et les belettes, sans oublier les hérissons, les carabes et autres espèces qui peuvent aider à limiter les limaces… En plus de leur rôle bénéfique pour nos jardins et l’agriculture, les oiseaux et autres animaux sont également très utiles en régulant par exemple certaines espèces telles que moustiques, mouches, insectes, rongeurs… et certaines bactéries qui peuvent être véhiculées pas ces espèces.

 

Des actions individuelles pour un projet collectif :

Les Gazouillis du Plateau sont persuadés qu’il faut agir à grande échelle et au moins à l’échelle d’une zone comme une communauté de communes pour être efficaces, pour le retour d’une Nature digne de ce nom. L’association souhaite se baser sur la sensibilité et la volonté du plus grand nombre pour prendre part à cet engagement collectif. Si chacun fait quelque chose pour la nature, si notre territoire se dote de nombreux nichoirs (pour les hirondelles, les martinets, les passereaux, les chouettes, les chauves-souris, les abeilles sauvages et autres insectes, etc.), de gîtes à hérisson mais aussi pour les hermines, de perchoirs à rapaces, si notre territoire retrouve des haies avec des espèces locales, des mares, des buissons… les oiseaux reviendront, nombreux et accompagnés d’autres animaux.

Ce projet vise à sensibiliser activement le maximum d’habitants et de professions de notre région, chacun y participant en fonction de sa volonté, de ses moyens, de ses capacités. Aucune petite action n’est dérisoire quand elle est faite par le plus grand nombre !

 

Valorisons les efforts, petits et grands, de chacun :

A l’image de la Finlande qui en 2017 s’était fixé l’objectif d’installer 100 000 nichoirs dans tout le pays et qui finalement, en moins d’un an, a posé un million de nichoirs grâce à la mobilisation en masse de sa population, l’association des Gazouillis du Plateau souhaiterait que l’on atteigne, tous ensemble et le plus rapidement possible, l’objectif de 1 000 réalisations pour la biodiversité sur le territoire de notre communauté de communes.

Si vous êtes intéressé, allez sur le site de l’association : http://lesgazouillisduplateau.weebly.com/

Vous pourrez y glaner les informations qui vous intéressent (plans, idées, conseils, liens divers…). Faites une ou plusieurs réalisations ou actions et signalez-les par l’intermédiaire de la messagerie : lesgazouillisduplateau@laposte.net ou en utilisant le formulaire sur le site.

            Cette action sera mise sur une carte sur le site cité ci-dessus. Ainsi, au fil du temps nous pourrons tous observer l'avancement des réalisations. Chacun pourra participer de manière autonome, simple, anonyme ou pas, sans préjugé, sans jugement ni évaluation. Y seront mis aussi vos commentaires, vos retours d’expériences si vous voulez les partager. Chacun pourra consulter des témoignages, recevoir des conseils, créer du lien…

 

Il y a urgence :

Sachant que la 6ème extinction de masse est aujourd’hui amorcée, l’enjeu de survie de la planète est si important qu’il doit passer obligatoirement par nous tous. Certes, il faut aussi que les pouvoirs économiques et politiques s’investissent pleinement dans cette révolution, mais aujourd’hui chacun a le devoir de faire quelque chose si nous voulons continuer à pouvoir admirer le monde sauvage qui nous entoure, à observer des oiseaux en nombre, des animaux, des fleurs.

L’observation naturaliste est un épanouissement du regard ; donner un nom à une espèce animale ou végétale, c’est nouer connaissance, c’est peupler votre environnement de « connaissances ». Vous vous direz : « tiens cet oiseau, je le connais, c’est celui qui a niché dans le nichoir que j’avais mis dans le sorbier des oiseleurs que j’avais planté dans ma haie avec mes enfants ». Ainsi, l’univers qui vous entoure deviendra moins anonyme, il vous deviendra plus cher. Vous lui porterez plus d’attention et donc plus d’ardeur à le protéger, à le défendre.

C’est maintenant qu’il faut agir, il n’est pas encore trop tard. Mais l’alternative est simple : on se couche ou on se lève. Il n’y a plus qu’une perspective digne et humaine : se battre pour sauver nos richesses naturelles. C’est aussi notre avenir et le futur de nos enfants et de nos petits-enfants qui est en jeu.

 

                                                                       Noël JEANNOT

                                               Président de l’association des Gazouillis du Plateau