De Saint-Hippolyte aux berges du Doubs à Besançon en passant par le lac de Chalain, il explore, à travers des amours contrariées au XIXe  siècle, le patrimoine et le passé. Attention : tout n’est pas fictif.

Ancien facteur à Seloncourt, devenu auteur prolifique, François Hegwein , aujourd’hui installé à Valentigney, aurait pu plagier l’écrivain Delphine Vigan et intituler son dernier opus en date, comme elle l’a fait, « D’après une histoire vraie ». Sauf que cet amoureux du Pays de Montbéliard, amateur de littérature, d’histoire et de balades, n’a rien d’un copieur. Il l’a donc tout simplement appelé « Le vieux livre ». La couverture - striée de bruns, comme un arbre - est la reproduction de l’original.

La boucle se boucle

Car, oui, comme il le raconte dans les premières pages de son ouvrage, avec la plume sensible et précise qu’on lui connaît, tout est parti d’un ancien bouquin, découvert parmi tant d’autres dans un carton que lui a confié un ami. Cet « Electra » de Sophocle (en grec) date de 1839. Sur la page de garde, une succession de noms, écrits à l’encre. Et même des dessins. « C’est cela surtout qui a attiré mon attention. Ce portrait d’un jeune homme de profil avec un haut-de-forme. Un autre aussi qui montrait une chambre d’étudiant ».

Intrigué, l’auteur décide toutefois d’amener le livre, ainsi que d’autres ouvrages scolaires, à la médiathèque de Saint-Hippolyte. Normal : les derniers propriétaires inscrits sur les pages de garde portent le nom de Prélot, une ancienne famille du secteur. Dont l’imposante bâtisse bourgeoise, datant de milieu du XIXe siècle, a été restaurée et transformée en… bibliothèque  ! Coïncidence d’autant plus amusante que François Hegwein avait évoqué, de manière plus contemporaine, les charmes de ce village dans son précédent livre paru, le chef d’orchestre. 

L’étudiant et les lavandières

Sur les conseils de la bibliothécaire, le Boroillot décide alors de garder un peu plus longtemps le vieux livre et de laisser son imagination remplir, à partir des vrais noms des propriétaires, les blancs de l’histoire. « Le jeune homme a pris vie dans ma tête », explique-t-il. Extrêmement documenté - à partir de cartes postales d’époque notamment -, mettant en scène l’histoire locale, le roman nous conduit alors d’un petit village du Haut-Jura aux berges glacées du Doubs à Besançon où officient les lavandières. Sur la piste d’une filiation et d’amours impossibles.

Si « Le vieux livre » est aujourd’hui disponible (aux éditions des Amis du Lézard Vert, 12 €) au Coucou qui Lit de Valentigney, à la maison de la presse de Pont-de-Roide, aux Papiers bavards d’Audincourt et à Littera à Montbéliard, l’original devrait retrouver lui rapidement la maison Prélot. Cet été, les deux ouvrages pourraient servir de base à une balade littéraire dans les rues de Saint-Hippolyte. Il nous tarde !

Source Est Républicain